dimanche 7 septembre 2008

Prive de desert...


Le petit paradis sur la plage de Werner et Sirlaine - ma suite est derriere le petit bar circulaire...
Me voila de retour devant un ordi pour vous donner quelques nouvelles... Je vous avais quitte 50 km avant Feliz Deserto (Desert Heureux), la bien nommee puisque effectivement l'endroit etait totalement desert a mon arrivee... un petit village paume dans un endroit subime entre lagunes plantees de cocotiers et la mer. Il etait 17h et la situation un tout petit peu critique puisque a 17h30 c'est la nuit noire... 15 secondes de reflexion avant de croiser un cycliste local - y'en a beaucoup, les gens ont pas de bagnoles - qui me dit qu'il y a une pousada par la, un peu loin mais pas trop... Elle serait tenu par des allemands (?) Nous voila donc parti a la queue-leu-leu sur cette petite route pourrie dans le noir total. On discute, il est ouvrier agricole et s'occupe de la recolte des noix de coco - une industrie ici - de toute ma vie je n'avais jamais vu autant de cocotiers, sur des centaines de kilometres... Au bout de 12 km (quand meme !) on arrive sur une piste et je continue de le suivre avant d'arriver dans un petit village dans la palmeraie au bord de la mer... On cherche la "Casa Do Alemao" qui en fait est autrichien... il s'appelle Werner etait theoricien de la coiffure en Europe (il me montre un bouquin qu'il a ecrit - incroyablement technique sur la coiffure) Il a travaille avec l'Oreal puis a tout plaque 9 ans auparavant. Il est venu ici s'est marie avec Sirleine, une jolie bresilienne, 25 ans plus jeune que lui. C'est elle qui me recoit car lui bosse... Je viens de faire 113 km, je suis un peu naze. Le temps de me doucher et elle m'offre du lait de coco qu'il recolte eux-meme evidemment. Elle me sert un repas a base de bons legumes (ici c'est rarissime) mais elle me dit que son epoux n'en peux plus de manger du riz-haricot noir-viande bouillie. On passe 3 bonnes heures a discuter en attendant Werner qui n'arrivera pas !!! Elle s'exprime dans un portugais tres pur et elle me dit que j'ai un accent de Rio - un comble ! Elle est jolie, de type indien (elle me dira plus tard qu'elle a des origines indiennes de la tribu des Chapi-Chapo - un nom rigolo - c'etait pas ca bien sur) son visage ressemble au masque des tribus oceanienne : pommettes saillantes, grande bouche, petit nez plat, yeux claires, petit menton... Elle rigole tout le temps... se plaint de la difficulte de vivre avec un europeen - surtout un autrichien pour qui ici tout semble aller de travers... parle de choc de culture. Elle m'explique que la mer a recule ici (???). Je suis incredule mais elle me montre des preuves sur le terrain. Elle me raconte l'histoire marrante des pecheurs locaux qui lui disent qu'ici la mer est plus haute que la terre car, quand il partent plusieurs jours il ne voit plus la terre - preuve que la mer est plus haute !!! Ca me rappelle la fameuse citation "des Copains" de Jules Romain : " Sens-tu la rotondite de la Terre ?" Une super soiree... Le lendemain, je l'ai senti "la rotondite de la Terre" la route pour Maceio, n'est que montees et descentes sur plus de 80 km... Ca me rappellera des souvenirs cuisants du voyage de l'an dernier - pas de jambes - une chaleur terrible (38 degres) pas la peche quoi !! Je m'arrete tous les 25 kilometres pour essayer de retrouver une energie qui ne viendra jamais Mon premier arret sur une plage parfaitement deserte est fantastique, je me jette dans l'eau tout nu (ben, oui - y'a absolument personne sur des kilometres) Je dors sur la plage et c'est un grand vautour qui se pose a 5 metres de moi qui me reveille en venant manger le beau poisson echoue sur la plage, que j'avais vu tout a l'heure... En reprenant la route, la topologie du lieu change totalement - je longe un grand plateau plante de canne a sucre qui se jette dans la mer en de profondes vallees couvertes de cocotiers - c'est superbe mais c'est tres dure. La route serpente comme elle peut entre combes et plateau... impossible d'arriver a l'etape - je decide donc de me poser dans le village de Barra de San Miguel - extrordinaire village posee a l'embouchure d'une riviere immense, protege des assauts de la mer par une barre rocheuse parallele a la cote sur plusieurs kilometres. La biere du soir sur la plage, au soleil couchant, me fera oublier la difficulte de la journee ;-) mais ne m'empechera pas de plonger dans un profond sommeil quelques minutes apres m'etre pose dans un lit... Ce soir-la je suis naze et un mauvais reglage de selle m'a marque le fessier de deux bleux parfaitement paralleles... qui ce matin, m'ont bien fait "jongler" sur la selle - ca passera... En attendant, je continue ma route - je devrai etre a Recife dans 3 ou 4 jours - tout va bien...