samedi 27 septembre 2008

Du sable dans les ecoutilles...


Ca fait tres "touristes" mais c'est le seul moyen de passer sur les pistes des Lencois... Notez, que c'est un cheval "decontracte" qui nous bloque...

J'en ai parle plus tot, mais je suis maintenant tout proche des Lencois Maranhenses, des vastes etendues d'eau douce, prisonnieres d'un immense desert a proximite immediate de la mer - un endroit extremement sauvage et difficile d'acces mais qui vaut 100 fois le detour quand on decouvre la beaute du site... Bref, j'etais ce matin a Tutoia, en bonne forme, malgre les 150 bornes de la veille, avec la meme interrogation : y'a t'il une piste entre Tutoia et Barreirinhas et est-elle praticable en velo ? Lui me dit "oui", elle me dit "non", cette autre me dit "peut-etre mais seulement a moitie" et ce dernier me dit que j'ai qu'a essaye... Ce que je fait sur 15 bornes avant de rendre les armes, epuise, trempe... La piste est une succession de sable tres mou puis un peu moins mais en tout cas jamais dur... je m'arrete a l'ombre d'un cajouier, devant une masure et devant l'oeil etonne des habitants, j'entreprend de demonter le velo pour faire du stop et partir avec un des nombreux Toyota qui passent sur la piste... Je demonte j'attends 15 mn et je me fais amener par le Toy' du poste de sante qui me depose apres 38 km de piste sablonneuse totalement defoncee... J'attends 15 minutes en discutant avec les gens du coin et un autre Toy' arrive pour encore 3 heures de piste EX-TRA-ORDI-NAIRES. Il est amenage comme un bus et c'est l'unique moyen de parcourir la piste tres dure qui mene a Barreirinhas... Ca monte, ca descend, dans la steppe, dans les dunes, dans le bush, dans l'eau - je m'eclate et le chauffeur assure comme un fou dans les longues bouts de piste de sable tres mou et tres profond... En velo, j'aurais mis trois jour... en poussant !!! Je suis donc maintenant a Barreirinhas ou je vais rester deux jours, pour m'offrir, demain, un petit tour en 4x4 de quelques heures dans les fameux Lencois. Ca promet !!!

Attention : record !!!!


En jaune, le parcours que j'ai fait - en violet celui que j'aurai pu faire...

J'ai quitte Parnaiba hier matin pour rejoindre Tutoia, porte d'entree du Parc National des fameux Lencois Maranhenses, un des plus beaux endroits du Bresil. Depart vers 8h du matin vers une destination inconnue car ma journee de repos n'a pas suffit pour obtenir des informations fiables sur la nature du trajet. Ni le centre d'informations touristiques, ni la police et pas meme une agence de voyage specialisee n'a pu (ou voulu) me donner une information simple - y'a t'il une piste entre Parnaiba et Tutoia et si oui est-elle praticable en velo ? Je quitte donc Parnaiba en me disant que je vais contourner le Delta du Parnaiba (quel dommage, c'est sublime) pour rejoindre ma destination. Puis au moment de partir, un mec dans la rue (je parle avec les gens au feu rouge) me dit qu'il y a un port sur Ilha Grande, a 12 bornes de Parnaiba qui propose une navette jusqu'a ma destination. L'idee de faire un tour de bateau dans ce Delta labyrinthique me seduit immediatement et je pars, bille en tete vers le Porto Dos Tatus (le port des Tatous - le nom est une invitation au voyage, non ?). Une jolie route m'y amene. Arrive, a bon port (c'etait facile !) une jeune mec me "prend en main" pour me vendre son voyage, qui selon lui est le meilleur : 500 reais !!! Je lui demande si il se moque de mois puis apres une demi-heure c'est 250 reais - ce qui reste une fortune - avec ca je vis 15 jours ici !!! Je decline son offre et, la mort dans l'ame, je refais le chemin inverse en me disant que la ballade du Delta sera pour une autre fois... Cette peripetie ne m'ayant toujours pas informe de la distance, je decide donc de faire une pause technique pour me preparer a une longue route (la carte indique 60 bornes - mais je sais qu'elle est fausse). Gonflage des pneus a toc, graissage de la chaine, je me rase les jambes et je me taille les oreilles en pointe pour grapiller des kilometres/heures (la, je deconne ;-) Le plein d'eau - 3 litres - et j'attaque le long ruban d'asphalte sous un soleil de plomb... A midi, j'ai deja parcouru 70 bornes et je suis passe de l'etat du Piaui a l'etat du Maranhao. Je trouve enfin un endroit ou manger - 25 bornes que je creve la dalle, pret a manger "un pneu". Je suis naze - je bois un immense Coca, 1 litre d'eau et je me gave de riz, haricots noirs et viande grillee. Je souffre du pied - une des plaie, est reouverte mais j'ai tout ce qui faut pour me soigner... Apres le repas, c'est seance "docteur de la brousse" au milieu des tables du resto. La plaie n'est pas si moche mais, la chaleur humide qu'il fait ici n'est pas exactement ce qu'il faudrait pour cicatriser... Je decide de remettre des chaussures fermees pour me maintenir le pied. Il est 15h et le mec me dit qu'il reste au moins 80 bornes. Il fait un peu moins chaud et je decide de tenter le coup pour etre a Tutoia le soir meme... Longue ligne droite, ca monte, ca descend pendant 80 bornes - deux pauses : approvisonnement en eau et un sorbet ultra-sucre, pour faire descendre ma temperature interieure (ca brule la-dedans, ou quoi ?) dans un village au milieu de nulle part. A 17h45, j'y crois a peine, j'arrive a Tutoia, le soleil se couche et j'ai fait 150 bornes dans la journee - record absolu pour moi sur un velo... de 45 kg !!!

jeudi 25 septembre 2008

Cellule...


Depuis plusieurs jours je cherchais pour m'amuser l'hotel ou la pousada la moins chere possible avec une technique maintenant bien rode qui consiste a arriver dans une ville, prendre une biere et discuter avec les clients pour qu'ils m'indiquent la meilleure affaire... Mon record, c'est a Camocin : 10 reals (4 euros) la nuit dans une chambre avec salle de bain et ventilateur. Une cellule quasi-monacale que, tel le pelerin, je quittai a l'aube pour reprendre mon chemin...

Cuisine amenagee

Restaurant, a la ferme... En dessous, le "gazier" en livraison.
La longue etape Camocin-Parnaiba ne promettait pas specialement d'etre interessante mais mon depart a l'aube - 6h du matin - m'a permit de decouvrir la petite vie du matin... le livreur de gaz avec son side-car, le livreur de lait avec sa moto et son pot a lait de 50 litres attache derriere lui... mais aussi a 7 h du matin, un beau cheval blanc agonisant dans une mare de sang au bord de la route apres avoir ete tape par une voiture (vu les debris). A 11h30 j'avais deja parcouru 80 km et je me trouvais dans le village de Camurupi - qui me rappelait fortement le bled de Bagdad Cafe - meme chaleur ecrasante - memes maisons etalees au milieu d'une immense plaine desertique. Je decide de m'y arreter - on m'indique un restaurant qui est avant tout une ferme ou "la patronne" sans age m'accueille d'un grand "Oh Amor, fica vontage" - (Oh Amour, mets-to a l'aise). Un homme arrive a moto, echange d'argent, le ton monte, il veut pas donner plus !!! Finalement ils tombent d'accord... le mec venait chercher un cochon d'une bonne cinquantaine de kilos qu'il fixe sans menagement sur le porte-bagage de sa becane avant de disparaitre. Tres bon repas a base de poulet puis je demande si je peux me reposer ici... En guise de reponse elle m'apporte un oreiller et voila tout le monde qui se couchent... La mamie dans le hamac et le papy (et moi) sur le carrelage frais - je dormirai ainsi une bonne heure avant de reprendre la route... et d'arriver extenue a Camocin apres 138 km de route...

Pick-up scolaire


>Ramassage scolaire a Parozinho
Quand tu commences a arriver dans des coins ou meme les bus ne viennent plus c'est que t'es vraiment paume... Ici le ramassage scolaire se fait avec des pick-ups baches et quand il y a plus de places on monte sur le pare-choc - j'ai compte jusqu'a 25 gamins dans une benne et le chauffeur ne fait pas specialement attention sur la piste... t'as interet a t'accrocher parce que sa secoue vachement !!!

Point de suture

Si mon pied avait besoin de quelques points de suture - la sacoche droite du biclou avait elle aussi bien morfle lors de ma gamelle sur la plage... Une belle entaille de 25 cm que j'ai tente de faire reparer par un sapateiro (cordonnier - ca a tenu 2 heures), une capoteria (rien que le nom m'amuse - on y fabrique des baches - ca a tenu 1 heure) et c'est finalement un tapissier qui avait "une colle speciale" qui a le mieux reussi... sa reparation "collee" tient depuis 3 jours. Je garantis pas que ca tienne jusqu'a la fin. Il me restera le scotch americain qui a fait ses preuves dans bien d'autres occasions...

Granja - la ville de l'homme-oiseau...

Granja, c'est la ville suivante, construite sur les bords de la belle riviere Coreaou... un pont metallique hors-d'age permet d'y acceder. Les gamins de la ville utilisent largement la jolie structure pour se balancer a la flotte de toutes les manieres possibles : en marchant, en courant, a l'endroit, a l'envers (il appelle ca un "mortal") mais aussi depuis le haut de la structure - un seul ose le faire... grimpant pied nus sur le metal, appuye sur les gros rivets metalliques... La belle image de l'homme-oiseau !!!

Cuit a point...

La soi-disant nouvelle route, un petit cote "transamazonienne"...

La journee suivante a ete bien differente, il me fallait rejoindre Camocin depuis Jijoca... Ce que je sentais assez mal car une fois de plus je devais m'ecarter de la cote pour contourner le Rio Coreaou que je ne pouvais pas franchir par le bord de mer... Renseignement pris, on me dit que la piste qui est indiquee sur ma carte n'existe plus et que je devrais faire un detour mais "ca n'est pas un soucis car il y a une nouvelle route qui, elle, est directe". Je pars donc rejoindre cette nouvelle route qui en fait est le chantier d'une nouvelle route. Une ligne droite de 40 km a travers la foret de cajueiros (les arbres a caju). Il fait chaud, la "piste" est moyenne et assez peu interessante... je croise des engins de chantier et apres 2h30 de cette route infame j'arrive a Parazinho, une ville "Playmobil" construite au bord d'une jolie lagune... Une jolie eglise bleue layette et des maisons de toutes les couleurs logees au fond d'un vallon. Je passe pres de 2 heures en attendant que la chaleur tombe dans le petit restaurant ou tout le monde est venu regarder ma carte du Bresil... Je leur montre mon parcours... eux connaissent a peine le village d'a cote !!!! On me demande si je suis venu depuis la France en velo - je leur rappelle qu'il y a l'ocean entre les deux - ca fait rigoler tout le monde !!!! Je reprends la route vers 15h, par "la piste" me disent-ils... La piste est en fait une jolie route toute droite recouverte depuis peu d'un beau bitume tout noir qui me donne la sensation etrange de rouler sur une plaque chauffante a l'interieur d'un four qui aurait la porte fermee (ou un grille-pain dans un four) - il fait TRES chaud !!!! J'avale les 30 km en une heure pour arriver a Granja...

Une journee parfaite...


Plage de Jericoacoara, 50 km/h de vent sur cette plage de sable noir, balayee par le sable des dunes

Vous n'aviez pas de nouvelles depuis quelques temps mais j'ai roule ces jours derniers dans des contrees un peu reculees ou l'internet n'est qu'un concept flou... Malgre cela, j'apprecie toujours autant ce voyage qui me reserve de bonnes surprises. Il y 3 jours, j'ai parcouru les 90 km qui reliaient Acarau a Jijoca de Jericoacoara (si vous arriver a le dire 3 fois de suite vous gagnez un real) avec un immense plaisir... Une etape presque parfaite car tres variee : 30 km de route, 20 km de piste en laterite (de la "tole ondulee" pour ceux qui connaissent), 20 km de plages magnifiques (un des 5 plus belles du monde) un parcours technique de 5 km a travers une tres belle mangrove seche, puis pour finir une etape de nuit sur piste a la lampe frontale de 15 km !!! Tout ca dans le tres beau Parc de Jericoacoara... Arrivee vers 18h30 a Jijoca de Jericoacoara, une petite ville qui me fait penser au Portugal... Ici, tout le monde est blanc et c'est au son du fado, cette douce musique portugaise que je suis accueilli dans une jolie pousada familiale. Biere du soir autour d'un grand barbecue puis "dodo" car cette belle journee m'avait un peu casse les pattes...

samedi 20 septembre 2008

Mais queye est cetche languae etouange ?


Le mec qui lave mon velo - devant l'oeil "amuse-intrigue" des villageois

Traduis en francais, ca donnerait comme le titre " mais qu'elle est cette langue etrange ?"
Je ne comprends pas la moitie des gens qui vivent dans les campagnes. Tres types "indiens" ils parlent portugais tres vite et comme un creole parle francais, c'est a dire sans dire les "R"... Un peu difficile a apprehender mais je fais des efforts. Je leur demande de parler doucement - ce qu'ils font - pendant 30 secondes avant d'acceler a nouveau, dans un grand eclat de rire... Le mec qui lave le velo etait comme ca - il m'a lave mon velo (je sais pas pourquoi - une deformation professionnelle sans doute ???? Ici les gens ont tous des vehicules "nickels" - souvent vieux mais "nickels"), offert des bieres, du poulet et me demande " tu trouves que je parle pas beaucoup, hein ? Ca a toujours ete comme ca, je suis reserve" Il parlait pas beaucoup mais il connaissait le langage du coeur !!!!

A ceux qui me demandent...


Je la trouvais bien assorti au velo cette pub peinte - noir et or, la classe ;-)

...a quoi je tourne pour avaler ces kilometres, je reponds "a la cachaca !!!" qualite "export" bien sur... Sans rire, j'en ai pas bu une goutte - l'alcool de canne et un effort derriere ca fait pas bon menage... J'ai depasse les 1100 km de "bicicleta" aujourd'hui - c'etait la distance du voyage de l'an dernier - je devrai largement les depasser dans les jours a venir... Je sais deja que je ne pourrais pas arriver a Belem en velo... il n'existe qu'une autoroute - que personne ne m'interdirait de prendre mais apres l'experience des dernieres semaines, j'ai plus envie d'essayer !!!

C'est le pied...

Bon bein voila, j'ai change de ville (un petit 25 km - avec le pied c'est moyen) et je suis dans une "lan-house", comme y disent en bon bresilien... au fond d'une boutique de fringues de nanas - marrant... J'ai donc pu publier des photos dans les messages precedents...

Les marecages...


Sur la barque "a la godille" qui m'amene vers la "soi-disant" piste... Le mec detaille le derailleur du biclou. Il n'a jamais vu ca !!

Apres l'incident du jour et un solide repas... je reprends la route ou plutot la piste qui me fera "economiser" plus de 100 kilometres... Le chemin est large et serpente tranquillement a quelques centaines de metres de la plage. Je rejoins bientot une riviere, que je traverse en barque puis le passeur me dit que la piste est en face tout droit... J'identifie ce chemin comme etant le vaste lit d'une riviere assechee - je roule 500 metres et je m'apercois que la riviere n'est pas totalement assechee - il reste de grande etendues d'eau que je ne sais pas comment traverser avec mon pied nouvellement bande... Je vois des piquets qui semblent indiquer un passage. Je passe en equilibre sans toucher l'eau les dix premieres mares puis j'arrive dans une immense plaine qui devait etre le lit riviere (100 metres de large)... je cherche un passage puis vois des traces de pas - je roule 100 m puis je m'enfonce doucement pour finalement planter le velo dans 30 cm d'une boue infame. Mon beau bandage est dans la boue et j'ai le pied a vif, dans 15 cm de boue... partout je vois les petits vers blancs dont on m'a dit de me mefier car il rentre sous la peau !!! Je decharge le velo, puis reussis apres une heure a le sortir de la boue... Je suis seul, je suis "venere" - le mec de la barque vient de me dire que le chemin est praticable en velo !!!! Je retire les 20 kg de boue qui empechent les roues de tourner puis j'arrive a avancer peniblement le long des rives... je vois un chemin que j'emprunte bientot, croyant mon calvaire termine... c'est un chemin de sable mou - je passerai deux heures entieres a pousser le velo, le pied en feu pour arriver dans un etat lamentable dans le village de Patos, ou une pin-up en talons aiguilles dans le sable du chemin (ca m'etonne toujours de voir des filles absolument pimpantes dans ces zones perdues) me dit qu'ici il n'y a rien, pas de pousada, pas de restaurant et pas d'endroit ou dormir... Heureusement les gens m'accueillent comme le messie, m'offrant de l'eau pour me laver (je suis immonde). Un mec me nettoie totalement mon velo, sans que je lui demande quoi que ce soit... Mais c'est un autre probleme qui m'inquiete, c'est mon pied qu'il faut absolument que je nettoie et que je desinfecte. Devant une dizaine d'enfants circonspects je nettoie mon pied et retire les lambeaux de pansements boueux... en dessous c'est tres irrite et apres un lavage a l'eau complet, je verse de l'alcool sur les plaies en serrant les dents devant les gosses un peu effrayes - je leur demande si ici on dit "aille" ou "ouille" quand on a mal et c'est finalement un grand "Aille, aille, aille" que je lance et tout le monde rigole (moi un peu moins mais je fais bonne figure). Bientot, j'ai tout le village autour de moi... un mec bourre me demande de l'argent et je me mets tres en colere - avec l'approbation des villageois indignes. Pour l'heur, c'est la nuit et il faut que je trouve un moyen de rejoindre la ville la plus proche... Je paye finalement un mec avec un vieux camion qui accepte de me conduire a Itarema (35 km de pistes), d'ou je vous ecris ces lignes... Je vais un peu reduire la cadence ces jours prochains et surtout assurer en ne prenant que des itineraires routiers. Ce matin, mon pied va assez bien et je vais de ce pas faire faire un nouveau pansement au poste de sante. Pas d'inquietude je surveille l'evolution... A bientot.

La chute...


15 mn avant la chute... (y'avait pas mal d'eau quand meme !)

Jolie depart le lendemain a l'aube par le bac - je l'ai finalement trouve mais j'ai toujours pas compris la geographie du lieu... Le bateau me depose sur une langue de terre au milieu des eaux et me dit de rouler pendant 7 kilometres pour rejoindre le prochain village... Je pars sur un sable tres mou, la maree est descendante et le sable encore humide. Je degonfle les pneus au maximum et retrouve un peu de portance... Deux motos me depassent, je suis leurs traces et je maintiens finalement un bon 20 kilometres/heure... Il fait bon, je me regale - les kilometres defilent : 20, 30 km - je m'amuse en faisant des essais de photos... Une fine pellicule d'eau recouvre la plage - dessous le sable est dure et je file maintenant bon train a 30 km/heure, m'amusant des gerbes d'ecumes remontant le long des roues... A l'approche d'un village, des parcs a huitres attirent mon attention... et la boum, gamelle !!! A pleine vitesse, je tombe dans une baïne de 40 cm de profondeur, un trou d'eau invisible, je fais un magnifique soleil par dessus le velo mais malheureusement mon pied gauche se prend dans la roue avant... je suis en tongs, les rayons plats (oui, ils sont plats sur ce velo...) me decoupent la chair comme du jambon... je tombe dans l'eau "salee-sablee" et je me releve le pied en feu et en sang... les rayons m'ont coupe deux larges lambeaux de peau sous le talon et sous l'avant du pied - plus grave, j'ai une large entaille tres profonde entre le deuxieme et le troisieme doigt de pied !!! Heureusement je suis a 1 km du village - je roule jusqu'au poste de sante ou un medecin (une dame de 73 ans) adorable me nettoie les plaies pleines de sel et de sable... je crois mon voyage termine. C'est l'heure du bilan : 4 points de suture entre les orteils, 15 cm/carre de peau en moins sous le pied et un enorme hematome sur la plante des pieds derriere le gros orteil... Medicaments antibiotiques, bandage et le medecin me dit que je peux continuer le voyage... sur la route - car il ne faut pas pas d'eau et pas de sable evidemment. Je ne paie rien, "c'est publique" me dit-elle. Je donne mon nom, mon age - elle ajoute que je fais vraiment moins dans un large sourire ;-) et me laisse partir en me souhaitant bon voyage... et me disant que ici c'est tellement beau qu'elle a l'impression d'etre deja au ciel !!

Juste a droite apres le Paradis...


y'a pas d'erreur mon thermometre affiche 48 degres !!!!

...vous trouverez l'Enfer. Impossible de continuer sur la plage apres Paracuru, la maree est haute et des rochers empechent la progression. Plus loin, une riviere se jette dans la mer et le pont se situe bien en amont. Je rejoins la route. Il est tres tot et il fait TRES chaud. Ce jour la je roule comme un forcat, cassant les kilometres comme on casse des pierres sous un soleil de plomb. Je bois autant que je peux mais je suis oblige de m'arreter toutes les demi-heures pour essayer de trouver un peu de fraicheur sous les quelques arbres a cajou qui bordent la routes... Ici, c'est le bush australien, tout est crame et les gens ressemblent a des Kanaks ou des aborigenes australiens... Je suis arrete depuis un bon quart d'heure, degustant des cajous directement sur l'arbre, quand une dame sans age vient me parler. Elle me dit la difficulte de vivre ici - l'isolement... puis disparait comme elle est arrivee. Je regarde mon thermometre, il fait 40 a l'ombre et 48 en plein soleil !!!! Apres ce "detour" de 90 km, je rejoins la mer en fin d'apres midi et le village de Mundau (il faut dire mounedaou). Etonnant village, construit au bord de la mer, a l'embouchure d'un fleuve... La aussi, une mer de dunes, ferment l'horizon... Mais ce qui impressionne le plus ici, c'est la complexite de la geographie. Je dois traverser la riviere avec un bac, mais je ne comprends pas comment !!! La mer et la riviere sont ici etroitement mele dans un entrelas que je n'arrive pas a demeler... Trop tard pour prendre le bac, je repousse au lendemain ma traversee. Pousada a 15 reais (6 euros) petit-dejeuner compris - imbattable !! Pizzeria a 2 pas ou je fais la connaissance de Suleya, jolie jeune femme d'origine libanaise qui travaille en extra dans ce petit resto. Elle a plus de 25 ans, n'a pas 3 enfants en bas age, n'est pas mariee et ne pese pas 150 kg... De surcroit elle est fille unique, a la peau blanche et le type caucasien - ici c'est rarissime... Petit souvenir emu en forme de clin d'oeil ;-) On se reverra...

Au Paradis...


Desole pas de nouvelles depuis mon depart de Fortaleza... Je savais le coin paume, j'ai ete servi ! Apres 30 km de route vite avalee j'ai rejoint Cumbuco. Une plage immense, paradis des kite-surfers ou j'ai decide apres inspection de rouler sur la plage. Maree basse, large plage, sable tres dure, j'ai finalement parcouru plus de 60 km sur le sable dans un decor somptueux malgre le vent tres fort (dans le dos, he, he !!!) et la temperature toujours aussi elevee. Tout le temps de me familiariser avec le velo sur sable : observer les traces, la grosseur des grains, l'humidite... en deux heures, j'etais capable de differencier les zones de sables dur, moyennement mou ou totalement mou a 20 metres. Repas du midi dans le village de pecheur de Taiba ou une gentille dame accepte de me preparer un repas (y'a pas de restaurant). La fin de journee fut extraordinaire : la plage s'aplatissait de plus en plus pour finalement devenir un immense desert - la-bas au fond des oasis (en fait des lagons), cerclees de palmiers. Je ne suis plus au Bresil mais en Afrique, j'ai le sentiment de rouler dans le desert !!!! Un cap, avec un long ponton vers la mer me masque une baie que je rejoins bientot. Il est 4H30, la temperature est enfin supportable, des gamins jouent bruyamment dans l'eau de la baie... Derriere de hautes dunes d'un sable tres jaune barrent l'horizon de toute leur hauteur. Elles mesurent plus de 50 metres de haut et semblent tomber dans la baie. Je ne vois pas de village ? Un pecheur me dit qu'il faut contourner les dunes, en longeant la mer. Chemin, tres etroit - 30 cm entre dunes et mer pour rejoindre Paracuru, petit joyau tropical ou de lascives vahines aux visages de poupee prennent le frais a la terrasse des jolies maisons de paille. Je suis a Tahiti, en Polynesie... le Paradis quoi !!!!

mardi 16 septembre 2008

Fortaleza


C'est moche une gare routiere la nuit, non ?

Voyage sans interet en bus de Joao Pessoa a Fortaleza - 800 bornes de routes deglinguees - un changement de bus en route car la porte fermait plus puis ensuite plus grave, ce sont les freins qui frenaient plus !!! Pas dormi de la nuit - suis arrive ici comme un zombie.
Un point positif, ma voisine, bresilienne, sympa avec qui j'ai parle une bonne partie de la nuit avant qu'elle ne s'endorme sur mon epaule - on s'est tenus chauds - Faut-dire qu'il faisait carrement froid dans ce bus de nuit hyper-climatise !
Fortalezza : la ville est moche, sans ame, je suis pourtant au bord de la mer... J'en profite pour preparer mon depart demain a l'aube, pour Sao Luis a 1000 km d'ici - je retente le velo !!! Quelques unes des plus belles plages du Bresil et surtout les Lencois Maranhoes qui sont a un jet de pierre (750 km). Je me donne 10-15 jours pour les faire. Une seule inconnue : il fait tres, tres chaud - plus de 40 degres - vais-je le supporter ?. Je serai evidemment extremement prudent sur la deshydratation et un possible "coup de chaleur". Pas evident que je puisse alimenter le blog ces jours prochains - c'a m'a l'air tres tres paume ! A bientot.

Camion "Super Som"


Le detail d'un "camion de son", du meme type de ceux qui circulaient dans les rues de Goiana il y quelques jours... Combien de watts dans ce haut-parleur a roulettes ??? Il faut imaginer le son terrifiant de 3 camions comme ca qui se suivent avec le volume a fond - je parle pas de qualite (souvent pourrie) mais de decibels !!! Apres, on se demande pourquoi les bresiliens parlent forts ;-). Leoxm, si tu me lis, ce camion est pour toi !!!

L'ile de la tentation...


Une photo prise le long de la route il y a quelques jours sur l'ile d'Itamaraca... "Achetez un bien immobilier et gagnez une femme heureuse" Bien sur, c'est du second degre, et il faut surement comprendre "rendez une femme heureuse" mais a la lumiere des explications de mon hote d'une heure (voir "tu peux crever sur la route") sur la prostitution, visiblement tres developpee sur l'ile cette affiche prend une autre signification ;-)

Facile...


Y'a une "formalite" que je repoussai sans cesse de peur de l'echec, c'etait la prolongation de mon visa qui arrivera a expiration le 10 octobre (putain, 3 mois deja !). Et puis a Joao Pessoa je me suis dit que l'atmosphere etait propice aux demarches administratives... Bien m'en a pris puisque ca a reellement ete une formalite que de prolonger ce visa... refuse a d'autres (des francais se sont vu rejetes a la frontiere - sans raison apparente). Petit bureau de police federal ou j'explique a un fonctionnaire attentif et courtois mon voyage a velo, sans oublier d'ajouter que le Bresil c'est TRES grand pour un cycliste ! Le mec comprend sans probleme et me dit qu'il va me le prolonger jusqu'au 20 novembre, plus que ce j'avais demande - pour que "je sois tranquille" - Sympa ! Je me retrouve donc avec ce gros tampon sur mon passeport qui me permet de continuer sans encombre mon periple... cool !

Mes nuits sont plus belles que vos jours...


J'emprunte le titre du film pour vous dire qu'apres deux jours, tres paisibles (a l'image de cette famille sur la plage a 30 metres de l'endroit ou je dormais) a Joao Pessoa, j'ai rejoint Fortaleza sans passer par la case Natal qui a priori presentait peu d'interet... J'ai du dormir 18 heures en deux jours, pour dire que le velo ca casse un peu... et dire que je la sentais pas vraiment cette fatigue !

dimanche 14 septembre 2008

Chauve...

Apres 900 km de routes, j'ai rejoint hier soir Joao Pessoa, jolie ville balneaire ou je vais me reposer quelques jours avant de monter plus au Nord. Je me demande toujours si je continue a velo sur ces routes moches et loin de la mer ou si je prends un bus pour rejoindre Fortaleza. Natal n'ayant pas d'interet particulier selon les locaux. Bref, j'arrive hier soir dans une pousada a 10 metres de la mer et le temps de prendre une douche je m'endors comme une masse pendant une bonne heure... Au reveil, je suis surpris par l'activite dans l'arbre fruitier en face de ma fenetre... A y regarder de plus pres c'est une compagnie de chauve-souris frugivores qui fait un festin de ces petits fruits bien juteux. Celle de la photo etait a 50 cm de ma fenetre et se regalait tranquillement tete en bas sans se soucier de moi...

Completement a l'Est...

Seul point positif hier de la lOooonguuue route entre Goiana et Joao Pessoa c'est le passage par le point le plus oriental des Ameriques, marque par l'edification du Farol de Cabo Branco (Phare du Cap Blanc). Pendant que vous sirotiez un apero bien merite, je buvais une biere fraiche sur une jolie plage, totalement a l'est des Ameriques...

Tubarao...

Je ne resiste pas au cliche du requin mangeur d'hommes... Je roulais il y a quelques jours le long des jolies plages de Recife et Olinda ou l'on peut lire ce message sybillin sur des panneaux assez nombreux : "la baignade a cet endroit presente des risques plus qu'averes d'attaques de requins". "Plus qu'averes" c'est 5 a 10 personnes par an, principalement des surfers uniquement mordus (ca doit faire mal !) par des requins bigleux qui les prennent pour des proies dans ces eaux un peu troubles... A moins qu'ici (c'est le seul endroit au Bresil) les requins aient pris gout a la chair humaine - gloups !!

Tres dure...


Depuis hier matin, je rencontre des conditions de roue particulierement difficiles... La route monte, descend avec un thermometre qui est grimpe hier a 41 degres !!! Pour la premiere fois depuis le debut du voyage, j'ai mis le pied a terre dans une montee - trop longue, trop chaud... Pour la premiere fois depuis le debut du voyage j'ai eu mal aux jambes.... Les camions de canne a sucre se suivent sans discontinuer et balancent, tels des javelots, des cannes qui viennent pourrir les bas-cotes - ce qui rend ma progression assez perilleuse car ces cannes en plus d'etre des armes potentiellement dangereuses lorsqu'elles tombent des camions a pleine vitesse sont tres glissantes une fois au sol... J'ai donc fait quasi 100 kilometres hier dans des conditions dantesques... mais je songe maintenant tres serieusement a reprendre un bus pour eviter ces routes plus du tout adaptees au velo...

Goiana


Il y a des noms de ville qui font rever par leur sonorite. Goiana fait partie de celles-la et pourtant l'arrivee dans cette ville apres des conditions de routes tres difficiles (j'en parlerai plus tard) fut assez etrange... Il y aussi des villes sans centre et ici la ville se resume a une ligne droite perpendiculaire a a route - totalement deserte au moment ou j'y arrive. C'est une ville frontiere entre deux etats, ville-dortoir ou les ouvriers de la canne a sucre et les routiers font etape pour craquer leur maigre paye en bieres et en putes... Immediatemment je pense au villes africaines massees le long des routes. Je trouve une pousada sans ame puis m'y installe le temps de grignoter un X-Tudo, un "hamburger avec tout" et la ville se remplit de "camions de sons" et c'est toute la population qui en un heure se retrouve dans la rue - ca hurle, ca picole sec, ca danse, c'est pas d'une grande elegance voir meme assez vulgaire... Malgre tout, l'ambiance est bon enfant et je vois pas de debordements pariculiers - le son est enOoooorme et tout ce qui

roule y va de sa radio crachant le meme et unique refrain... "Meia Cinco, la onda vermelha..." 65, la vague rouge... qui envahit la ville. 65, c'est le numero du candidat a la mairie qui a organise cette enorme fete pour galvaniser ces troupes... Ca me donne le temps d'observer les gens qui ressemblent fort a des indiens et ou des mexicains, les mecs sont souvent petits, une moustache et un air assez patibulaire... Les filles jeunes sont souvent tres jolies mais a 25 ans, avec 5 enfants, elles font 120 kg pour 1 metres 5o !!!! La soiree dure 3 bonnes heures (je suis totalement sourd) puis au moment de rentrer deux filles m'abordent tres directement pour me proposer une "passe" La plus jeune a 15 ans et l'autre pas plus de 17 - je lui dit que je pourrais etre leur pere, ca les fait rire... Je leur ai dit que ca va pas etre possible. Elles m'ont demande 30 reais, 13 euros, le prix de la misere dans le Nordeste bresilien - tristesse...

Les lamantins d'Itamaraca...


La visite sur l'ile d'Itamaraca, dont je parle sur le precedent post, c'etait pour visiter le centre Ibamar de preservation des Lamantins, dont j'ai parle precedement. Rien de tres excitant dans ce centre vieillot ou les pauvres mammiferes se serrent comme des sardines dans des bassins trops petits... mais au moins la ils se reproduisent en paix avant de retrouver la liberte, loin des braconniers. Ca m'a aussi permit de les observer a loisir et de me dire que ca ressemble vraiment a rien comme animal... une grosse saucisse semi-flottante avec des pattes trops petites pour quoi que ce soit. J'y apprends aussi qu'il a des racines communes avec l'elephant (c'est vrai que ces pattes ont des petits ongles qui font vraiment penser a des pattes d'elephants).

Tu peux crever sur la route...


C'est sur cette maxime tendancieuse que je vous annonce ma premiere crevaison officielle apres 712 km de routes... un crevaison lente provoquee par une agrafe sournoisement plantee enre les crampons. Une crevaison et une rencontre avec Gerson, qui tient une petite boutique sur l'ile de Itamaraca, au milieu de nulle part... Je m'arrete reparer devant chez lui et le reveille car le garcon dort profondement assis sur sa chaise... Il sursaute puis tout de go me dit qu'il dort parce que le soir precedent, il a trop bu et qu'il est alle aux "putas" (pas besoin de traduire) et que ici, il y 'en a pleins, qu'elles sont jolies, que c'es pas cher, qu'il veut pas se marier et que sa boutique sert a payer ses soirees - au moins c'est clair !!!

jeudi 11 septembre 2008

Et si...


Et vogue la douce galere...

Ca va pas faire plaisir a mes "Papa-Maman" mais dans les moments difficiles physiquement sur la route je m'occupe l'esprit en pensant a des trucs comme "et si je rentrais pas..." J'ai deja calcule qu'avec ce que j'ai en banque je pourrais vivre 5 ans dans des pays dits en voie de developpement... et elle est longue la liste de ces pays ! L'Afrique, la Chine, la Russie... autant d'endroits ou je voudrais rouler. Je me sens tellement bien ici : au moment de prendre la route ou quand je rencontre des gens. Je ne peux pas m'empecher de penser que je suis sur MON chemin. Personne ne m'attend, pas de foyer, pas de charge - c'est une chance...
On a perdu quelque chose d'essentiel en Europe qui tient au contact avec les gens, a la relation a la nature que je ressens tres, tres fort ici... les gens font parti integrante de l'environnement. Ils vivent avec les elements... peut-etre qu'ils n'ont pas le choix mais ca donne une vie simple et plutot heureuse...
Une chose frappante, dans les maisons les gens n'ont pas de miroir... et tout le monde semble s'en foutre royalement. Ainsi donc la conscience de soi ne passerait pas forcement par l'image que nous renvoit le miroir chaque matin ?

Oh, linda !!


Second endroit que je voulais voir absolument c'est Olinda - ou je coule une journee heureuse aujourd'hui. "Oh, linda !" (Oh, c'est beau !) Se serait ecrie le colon portugais en decouvrant cette colline somptueuse au dessus d'une baie tout aussi etonnante. La petite ville coloniale est super tranquille, les maisons mignonnes comme tout et je glande rien au bord d'une jolie piscine... Pas beaucoup de gens pour faire la causette mais ca fait du bien aussi de ne rien dire... Je me rends compte que parler portugais tous les jours est un effort intellectuel certain... Demain, je pars vers l'ile de Itamaraca, ou je visiterai la ferme de preservation des lamantins - croises precedemment... Bises a vous tous

Douleurs et autres bobos...


Je suis depuis hier soir a Olinda, une tres jolie ville historique, d'habitude touristique, elle est en ce moment totalement morte... Ce qui me va tres bien pour me reposer une journee - la premiere fois depuis le debut du voyage. 7 jours de route et 685 km, ca laisse des petites sequelles physiques et il est temps de faire le point... Deux bleus, parfaitement symetriques sous les fesses, un doigt de pied "explose" par des chaussures trops rigides, les levres "cramees" par le soleil (ca, ca fait mal !) et des fourmillements dans les doigts... Une journee de repos bien meritee dont je profite pour faire laver mon linge - j'ai plus rien a mettre !

La route...


Au dela de 35 degres, je roule en "tongs"

Je vous ai pas parle des masses des conditions de voyage ici et de la technique que j'ai developpe pour "survivre" sur la route. La plupart du temps je roule sur du bitume plus ou moins bons, defonce par les camions de canne a sucre et leur 3 remorques sur 30 metres de long... Le traffic est assez dense par endroit puis inexistant a d'autres. Une constante, les bresiliens font plutot attention au velo, si on excepte les bus et les camions qui font ce qu'ils peuvent pour rester sur ces routes en general un peu petite pour permettre le croisement de 2 camions. Heureusement, les bas-cotes sont assez larges pour permettre aux charrettes, assez nombreuses, de circuler tranquillement... quand la vegetation a pas tout recouvert. Autre habitude, tout le monde klaxonne pour signaler son arrivee... J'ai donc developpe une technique assez simple, quand j'entends un klaxon, je me jette sur le bas-cote pour m'ecarter au maximum du bitume. Impossible avec un velo de route, c'est une formalite avec un VTT, meme charge... et ca pimente le voyage...

Le tube de l'hiver...


J'ai parfois tendance a l'oublier mais ici c'est l'hiver et pendant l'hiver ici il pleut... et c'est pas les 30-35 degres et plus qui vont me le rappeler... Hier, je roulais donc du Port des Poules (Porto de Galinhas) ou j'avais passe la nuit vers Recife voir meme Olinda, cette jolie ville classee au patrimoine mondiale de l'humanite... Le mec de la pousada m'avait dit que la route etait tranquille et facile - 60 kilometres qui devaient etre une formalite... Premiere surprise, je reviens sur mes pas, la route faite de nuit la veille, je la refait a l'envers ! Arrive sur la route principale, je traverse Pipojuca, une ville infame ou je decide de prendre mon dejeuner, infame lui-aussi - tiens je savais pas que le poulet pouvait avoir ce gout !! Le serveur me demande quelque chose dans un portugais que je ne comprends pas du tout - a toute vitesse, en bouffant les mots... Je comprends pas, tant pis pour lui, Je reprends la route pour arriver... sur une autoroute !! Je demande a un mec qui me dit que c'est la seule route entre Recife et Olinda mais que je peux y aller en velo (!!?). La c'est l'enfer, 53 kilometres d'autoroute, "agrementes" de grosses averses tropicales, pendant lesquelles je m'abrite dans des canalisations stockees le long de l'autoroute (cf. photo)... Je me souviendrai longtemps de mon arrivee sur les echangeurs de Recife ou d'un seul coup je me retrouve au milieu de l'autoroute en velo avec des bagnoles et des camions sur 8 voies de large... A ne pas recommencer !

mercredi 10 septembre 2008

Idee fixe...


Des mollets, pour Jean-Luc ;-)

Il m'arrive d'avoir une idee fixe et hier en partant du bord de mer pour faire une boucle dans les terres, je me suis jure de boire une biere au bord de l'eau le soir meme... Alors je sais pas si le "cara" mange la veille, est energetique mais j'ai fait plus de 135 kilometres avec la grosse patate... Je suis arrive ici, Porto de Galihnas, a la nuit tombee... un petit peu galere les 19 km de route dans la nuit noire sans lumiere avant. La carte etait fausse et les panneaux routiers aussi... Bref, je suis arrive dans une favela en pensant que c'etait la ville ou je voulais arriver et la on me dit "Non , Cheri, ici t'es a Sonheim et tu devrais pas etre la" - Je suis donc dans une favela, la nuit, cherchant de l'eau et un truc a manger parce que je viens de faire 115 bornes et je creve la dalle... Les filles me sourient et les mecs me tirent une drole de gueule... Je demande une boutique et j'arrive devant un bunker avec une fenetre protegee par des barreaux... Je me penche, "y'a quelqu'un ? Je voudrais de l'eau et du lait concentre (situation d'urgence;-)" ----"T'es pas d'ici toi, il est de Sao Paulo", lui dit sa copine - "non, je suis francais et je voyage en velo" - "En velo, de France ? Et t'as pas peur d'etre ici ?"--- "De France en avion et puis, non, j'ai pas le choix, j'ai soif, j'ai faim - apres je pars" ---- "Va Com Deus, Querido" litteralement, "Va avec Dieu, Cheri" Ici les blacks t'appellent "Cheri" tout de suite... Un dernier sourire, puis je prends la route... Ce soir la, j'ai beni celui qui avait repeint les bandes blanches le long de la route - la nuit etait claire car la lune etait pleine et je roulais , scotche a la ligne blanche, telle une auto sur un circuit electrique.... A plus tard.

Le "poisson-boeuf"



Dans la liste des choses que je devais absolument voir une fois dans ma vie figure le lamantin... cette animal etrange qui ne vit quasiment plus qu'ici au Bresil... Depuis pluiseurs jours je cherchais donc le moyen d'en voir dans les rivieres, pres des embouchures sans succes... Puis avant-hier soir alors que je traversais un village mignon comme tout, plein de gens souriants, coince entre riviere et mer, un pqnnequ qu bord de la route attire mon attention "Passeio do Peixe-Boi", "la ballade du poisson-boeuf", nom du Lamantin, ici... Je m'arrete et un petit bonhomme souriant me propose d'embarquer sur son bateau a fond plat sur la riviere Tatuamhara (la riviere avec une source ou il y a des tatous), toute proche... et hop nous voila partis en foret : courte marche pour arriver a la riviere et on embarque... Le mec est sympa et m'explique avec beaucoup de passion qu'il est pecheur, fait parti d'une association qui protege la bebette en question. Super competent, il m'explique tout, habitat, nourriture, reproduction... Il m'explique que ces animaux sont fragiles et qu'une association nationales les recupere, les fait se reproduire avant de les reintrduire dsans leur milieu naturel - et ca marche... On arrive donc vers un joli enclos de bambou ou j'apercois a grand peine cette "vache de mer". Il m'explique que c'est un passage oblige avant la liberation. On continue vers l'embouchure de la riviere, glissant sans bruit sur l'onde lisse ou se reflete le ciel de cette heureuse fin de journee - c'est tout simplement magnifique. On rejont un mec qui nous dit qu'il y'en a un ici tout pres et la on patiente quelques minutes, une ombre passe silencieuse, puis une autre, puis le souffle puissant d'un event... la placide bestiole est sous notre bateau et semble prendre la coque de notre gracile embarcation pour une femelle - si on en juge par les caresses qu'il lui prodigue inlassablement... Mom guide confirme. Maintenant, je le vois nettement, je mets une main dans l'eau pour le faire venir et ce gros mammifere de 300 kilos me montre enfin sa drole de tete : une vache, sans patte, ni cornes, ni oreille, ni queue me regarde tranquillement lachant quelques pets bulleux - le seul mammifere qui se nourrit uniquement de vegetaux, ca fait des gaz !!! Ca fait rigoler tout le monde - on reste la quelques minutes puis on laisse tranquille le petomane pour rejoindre la terre ferme... Il fait nuit et j'ai pas d'endroit ou dormir - le guide me propose, le plus naturellement du monde, de dormir chez lui . Le gars vit avec sa petite famille dans une maisonnette sans confort mais l'accueil est royal... On dine du "cara", une racine de la famille du manioc qui, dit-il, donne beaucoup d'energie - il insiste pour me laisser leur chambre - je suis gene mais je peux pas refuser - quelle famille !!!

Tristes tropiques


Des maisons de terre au milieu de rien - le "haut-de-gamme" de la favela local

Durant mes deux jours de routes tres moches, j'ai pu decouvrir, effare, la pauvrete des travailleur agricoles ; coupeurs de cannes ou de noix de coco qui vivent dans des conditions effroyables au bord des routes sinueuses qui relient la mer aux plateaux cultives... J'avais deja vu la precarite des favelas de Rio mais elles representent sans doute un must pour des gens qui ici vivent de rien... Dans l'echelle des favelas, il y a donc celles de Rio, construites en dur dans des endroits sublimes et puis celles des campagnes du Nordeste (entre autre), maison de terres rouges comme en afrique, de paille (de cocotiers) ou pire de baches agricoles recuperees ici ou la... Des centaines de gens vivent la, sans eau et se tape plusieurs kilometres a patte pour ramener une eau immonde qu'ils font bouillir pour la consommer... Bien sur, pas l'ombre d'un blanc dans ces villages de fortune et une surprise ; si les mecs sont vraiment crades, les femmes : grand-meres, mamans (souvent des jeunes femmes tres tres jeunes) et gamines sont absolument pimpantes, tirees a quatre epingles embaumant l'air des fragrances les plus exotiques (coco, vanille, etc) au moment de les depasser...

Apres la pluie...


... le beau temps !!!! Il est 5h45 du mat', le ciel nuageux sera bientot "plus bleu que le bleu de tes yeux" !

Je vous l'ai dit, depuis quelques jours, je ramais sur des routes difficiles puis avant hier soir - je decidais de quitter la route pour rejoindre la plage a quelques centaines de metres... un peu au hasard, j'avais plus envie de rouler et je cherchais un endroit pour dormir plus tot que d'habitude. Une plage sublime avec un sable dur comme du bois sur laquelle je decidais de rouler pour explorer la crique que je voyais, la-bas, au fond. Deux ou tros kilometres de bonheur absolu pour rejoindre une anse magnifique, avec des baignoires naturelles et d'enormes boules poilus que j'avais pas identifie tout de suite comme etant des racines de cocotiers... des rizomes impressionnants de deux metres de diametre amenes par la mer... Chemin faisant, j'avais repere deux, trois "bouibouis" sympathiques pour manger un morceau les pieds dans l'eau. Ce que je fis au retour, a l'invitation d'un papy jovial qui apres trois minutes de discussion me proposait de planter ma tente, la, a cote et d'utiliser sa douche personnelle parfaitement tenu a l'arriere du bungalow (une douche et une biere fraiche apres 100 bornes de velo, c'est LA source de jouvence !). Un excellent plat de crevettes cuites dans le lait de coco accompagne de legumes grilles et de riz... et une nuit assez bonne sur la plage malgre la ronde de l'abruti de flic qui trouvait drole de klaxonner avec son quad a chaque passage a proximite de la tente !

Les copains...

Merci les garcons et les filles pour tous vos petits messages bien agreables chaque fois que je me connecte...
Pour vous, je n'hesite pas reprendre Jules Romains, dans «Les copains» (1922), ce texte est rare et précieux - il parle de bicyclette sans evoquer la course ou l'effort physique - le simple plaisir de rouler... Mon etat d'esprit en ce moment ;-) Je l'ai adapte un peu...
"Je n'ai peur d'aucun instant futur. Le pire événement, je passerais dessus, comme sur ce caillou. Mon pneu le boirait... à peine une petite secousse... Je n'ai jamais conçu, comme ce soir, la rotondité de la terre. Me comprends-tu ? La terre toute ronde, toute fraîche, et (moi) qui tourne autour par une route unie entre des arbres... Toute la terre comme un jardin la nuit où (un) sage se promène. Les autres choses finissent quelque part ; il le faut bien. Mais un globe n'a pas de fin. L'horizon devant toi est inépuisable. Sens-tu la rotondité de la terre ? (...) Une descente, pareille à une fumée, se recourbait jusqu'au fond du val. La bicyclettes allait d'une vitesse toujours accrue. La roue d'avant sautait..."

Le blues du voyageur...


Y'a parfois des jours avec et des jours sans... Depuis deux jours, je roulais sur des routes pourries, assez loin du littoral... serpentant entre champ de canne a sucre et cocotiers et je me demandais bien ce que je foutais la... Il pleuvait dru et je pensais a des tas de choses et notamment a cette belle chanson de Gerard Manset, reprise sur le dernier album de Monsieur Bashung... Elle est melancolique mais reflete bien la valse des sentiments sur une seule journee... Une montee un peu dure, un peu de pluie et c'est la fin de tout... un sourire, un beau paysage et tout recommence... un condense de vie.
Je vous mets les paroles et le morceau - c'est pas tres legal mais d'ou je suis, je m'en fous un peu...

Il voyage en solitaire
Et nul ne l'oblige à se taire.
Il chante la terre.
Il chante la terre

Et c'est une vie sans mystère
Qui se passe de commentaires.
Pendant des journées entières,
Il chante la terre.

Mais il est seul.
Un jour,
L'amour
L'a quitté, s'en est allé
Faire un tour de l'autre côté
D'une ville où y'avait pas de place
Pour se garer.

Il voyage en solitaire
Et nul ne l'oblige à se taire.
Il sait ce qu'il a à faire.
Il chante la terre.

Il reste le seul volontaire
Et, puisqu'il n'a plus rien à faire,
Plus fort qu'un armée entière,
Il chante la terre

Mais il est seul.
Un jour,
L'amour
L'a quitté, s'en est allé
Faire un tour de l'autre côté
D'une ville où y'avait pas de place
Pour se garer
Et voilà le miracle en somme,
C'est lorsque sa chanson est bonne,
Car c'est pour la joie qu'elle lui donne
Qu'il chante la terre.

dimanche 7 septembre 2008

Prive de desert...


Le petit paradis sur la plage de Werner et Sirlaine - ma suite est derriere le petit bar circulaire...
Me voila de retour devant un ordi pour vous donner quelques nouvelles... Je vous avais quitte 50 km avant Feliz Deserto (Desert Heureux), la bien nommee puisque effectivement l'endroit etait totalement desert a mon arrivee... un petit village paume dans un endroit subime entre lagunes plantees de cocotiers et la mer. Il etait 17h et la situation un tout petit peu critique puisque a 17h30 c'est la nuit noire... 15 secondes de reflexion avant de croiser un cycliste local - y'en a beaucoup, les gens ont pas de bagnoles - qui me dit qu'il y a une pousada par la, un peu loin mais pas trop... Elle serait tenu par des allemands (?) Nous voila donc parti a la queue-leu-leu sur cette petite route pourrie dans le noir total. On discute, il est ouvrier agricole et s'occupe de la recolte des noix de coco - une industrie ici - de toute ma vie je n'avais jamais vu autant de cocotiers, sur des centaines de kilometres... Au bout de 12 km (quand meme !) on arrive sur une piste et je continue de le suivre avant d'arriver dans un petit village dans la palmeraie au bord de la mer... On cherche la "Casa Do Alemao" qui en fait est autrichien... il s'appelle Werner etait theoricien de la coiffure en Europe (il me montre un bouquin qu'il a ecrit - incroyablement technique sur la coiffure) Il a travaille avec l'Oreal puis a tout plaque 9 ans auparavant. Il est venu ici s'est marie avec Sirleine, une jolie bresilienne, 25 ans plus jeune que lui. C'est elle qui me recoit car lui bosse... Je viens de faire 113 km, je suis un peu naze. Le temps de me doucher et elle m'offre du lait de coco qu'il recolte eux-meme evidemment. Elle me sert un repas a base de bons legumes (ici c'est rarissime) mais elle me dit que son epoux n'en peux plus de manger du riz-haricot noir-viande bouillie. On passe 3 bonnes heures a discuter en attendant Werner qui n'arrivera pas !!! Elle s'exprime dans un portugais tres pur et elle me dit que j'ai un accent de Rio - un comble ! Elle est jolie, de type indien (elle me dira plus tard qu'elle a des origines indiennes de la tribu des Chapi-Chapo - un nom rigolo - c'etait pas ca bien sur) son visage ressemble au masque des tribus oceanienne : pommettes saillantes, grande bouche, petit nez plat, yeux claires, petit menton... Elle rigole tout le temps... se plaint de la difficulte de vivre avec un europeen - surtout un autrichien pour qui ici tout semble aller de travers... parle de choc de culture. Elle m'explique que la mer a recule ici (???). Je suis incredule mais elle me montre des preuves sur le terrain. Elle me raconte l'histoire marrante des pecheurs locaux qui lui disent qu'ici la mer est plus haute que la terre car, quand il partent plusieurs jours il ne voit plus la terre - preuve que la mer est plus haute !!! Ca me rappelle la fameuse citation "des Copains" de Jules Romain : " Sens-tu la rotondite de la Terre ?" Une super soiree... Le lendemain, je l'ai senti "la rotondite de la Terre" la route pour Maceio, n'est que montees et descentes sur plus de 80 km... Ca me rappellera des souvenirs cuisants du voyage de l'an dernier - pas de jambes - une chaleur terrible (38 degres) pas la peche quoi !! Je m'arrete tous les 25 kilometres pour essayer de retrouver une energie qui ne viendra jamais Mon premier arret sur une plage parfaitement deserte est fantastique, je me jette dans l'eau tout nu (ben, oui - y'a absolument personne sur des kilometres) Je dors sur la plage et c'est un grand vautour qui se pose a 5 metres de moi qui me reveille en venant manger le beau poisson echoue sur la plage, que j'avais vu tout a l'heure... En reprenant la route, la topologie du lieu change totalement - je longe un grand plateau plante de canne a sucre qui se jette dans la mer en de profondes vallees couvertes de cocotiers - c'est superbe mais c'est tres dure. La route serpente comme elle peut entre combes et plateau... impossible d'arriver a l'etape - je decide donc de me poser dans le village de Barra de San Miguel - extrordinaire village posee a l'embouchure d'une riviere immense, protege des assauts de la mer par une barre rocheuse parallele a la cote sur plusieurs kilometres. La biere du soir sur la plage, au soleil couchant, me fera oublier la difficulte de la journee ;-) mais ne m'empechera pas de plonger dans un profond sommeil quelques minutes apres m'etre pose dans un lit... Ce soir-la je suis naze et un mauvais reglage de selle m'a marque le fessier de deux bleux parfaitement paralleles... qui ce matin, m'ont bien fait "jongler" sur la selle - ca passera... En attendant, je continue ma route - je devrai etre a Recife dans 3 ou 4 jours - tout va bien...

Mon monde à moi...


Vous êtes sidérants... Quand je regarde la fréquentation de ce blog, je pense toujours avoir battu un record... puis les chiffres augmentent. Vous avez été 10 puis maintenant vous êtes jusqu'à 130 à passer chaque jour sur ce blog (!!!). Derriere la froideur des chiffres, je peux aussi generer une carte (j'adore les cartes !) qui m'indique la localisation des derniers "connectés". Et cette terre-ci, projection géographique de mon cercle d'amis, je me suis dit qu'avec votre aide on devait pouvoir la repeupler pour la rééquilibrer ;-) Voilà comment on va faire : si vous des amis en Alaska, en Russie, en Chine, en Inde, en Afrique ou sur une base polaire en Antarctique... demandez-leur de se connecter (même 3 secondes) sur ce blog. Je vous communique le résultat dans quinze jours ;-)

vendredi 5 septembre 2008

Un Mary a tout prix...


Pas contente, la gamine, apres que je lui ai dit non !!!
Une premiere journee extraordinaire, pleine de rencontres fantastiques. J'ai quitte Aracaju a l'aube apres une excellente nuit de sommeil. Petit pincement au coeur avant d'enfourcher mon velo ; y'a un peu plus d'un an, j'etais avec Maria ici, au Bresil et on attaquait notre long periple... Je traverse cette ville balneaire sans ame avec la "saudade" un peu de vague a l'ame avant de rejoindre la cote par un tres grand pont sur le Rio Sergipe. J'ai rejoint Pirambu vers midi, 50 km en 2 heures, d'une traite sur une jolie route entre lagune et cocotiers... La mer a 200 m. Pirambu, c'est un sanctuaire de l'Ibamar, organisme de protection des tortues. J'ai pas vu de tortues, discretes le jour, mais j'ai rencontre deux bambins d'une petite dizaine d'annees qui m'ont fait faire la visite de ce tres beau village de pecheur, au bord de la mer a l'embouchure d'une riviere. Dejeuner au bord de l'eau avec mes deux petits potes. La serveuse est une sirene, jolie metisse aux yeux verts, tout droit sortie de l'eau... le bonheur !! Depart vers 14 h, apres discussion avec des pecheurs, ils me deconseillent de prendre la piste de bord de mer qui disent-ils est couverte de sable mouillee avec des trous enormes. Je decide de faire un detour par les terres... 50 bornes de montees et descentes. Au Bresil, des que tu quittes le bord de mer tu te retrouves en moyenne montagne !!! Deux heures de routes, j'en peux plus, je m'arretes dans un joli village ou l'on m'accueille mieux que le Tour de France... Il doit bien y avoir deux cents nanas au bord de la route qui agitent de grand drapeaux multicolores... Bien sur, c'est pas pour moi mais pour les prochaines elections municipales ;-) Je decide de faire une pause dans un petit troquet tout mignon, plein de jolies filles ( c'etait facile, y'avait que ca - 10 filles pour un mec). Je m'attable et en dix minutes, j'ai une jolie fille qui me demande qui je suis, ce que je fais, etc, etc Et tout le monde de participer... sa maman, qui est la, me demande si je suis mormons du Sud du Bresil (!!!) Faut dire qu'ici y'a pas de gens franchement blancs et les blonds j'en parle meme pas. Je lui dit que je suis francais et elle me repond que les francais "c'est bien pour l'amour !' Ca s'appelle etre direct, elle me dit sa fille est celibataire que elle aussi et que ici "y'a pas de pousadas ou d'hotels" mais que je peux venir chez elles-deux, qu'elles me trouveront bien un endroit pour dormir, avec un enOoorme clin d'oeil et un sourire jusqu'aux oreilles !! Tout petit soucis, je pense que la fille a pas 18 ans - ce qui ne semble pas poser de probleme a la maman... Bien sur, je refuse... Grosse rigolade et seance photo pour tout le monde... Me voila fiancee avec une ado... Je reprends la route, assez hilares pendant deux bonnes heures avant de me rendre compte que les distances sur la carte sont fausses. Il est 17 heures et je sais que je n'arriverais pas a l'etape. A nouveau la route monte et descend. Il est 18 heures et a 100 km tous ronds, je decide de m'arreter dans une station Total... pas d'endroit pour dormir - je reflechis pas longtemps et je cherche un endroit ou planter la tente derriere la station... Je demande a un mec qui habite la et qui me dit de faire exactement comme j'ai envie !!! Je suis a 10 m du bloc sanitaire et un 15 m du restaurant qui sert des plats copieux pour 2,5 euros, une chance !!! Je passe une nuit difficile a cause du bruit et au reveil on est 15 au meme endroit... des mecs sont arrives dans a nuit et ont dormi la - dehors, a 1 metre de ma tente !!! Au matin, mom hote qui vit dans une misere total - 3 dans une meme piece - pas de meubles - 2 matelas crasseux et d'enormes punaises au mur - le feu a meme le sol... pour preparer un excellent cafe - et des brioches excellentes - je sais pas ou il les a trouvees - ici y'a rien. Il est 7 heures - je prends la route car je dois passer aujourd'hui le Rio Sao Francisco... et on m'indique un bac a 40 km... que je viens de passer avant de m'arreter dans ce cyber-cafe dans une ville improbable au bord de la riviere. Ce soir, j'aurai rejoint la mer et ses jolies routes de bord de mer - un soulagement... Je suis en grande forme physique et moi qui craignait pour ma securite je me retrouve accueilli comme jamais ;-) Je pense faire facilement 100 km par jour sur ces belles routes plates. Je pars pour "Feliz Deserto", le "desert heureux", un peu l'ambiance qui regne ici en somme !!! Je devrai rejoindre Maceio demain et Recife dans 4 ou 5 jours. A bientot !!

mercredi 3 septembre 2008

Premiere etape... Aracaju

Aracaju, la ville ou pousse les cajus... Me voila bien arrivé après 33 heures de bus sur une petite route {c'est une surprise car c'est la route principale !} surchargée de camions. Bus très moderne, très confortable mais je suis quand même littéralement explosé... J'ai rejoint une pousada au bord de la mer juste en face de la piste que je prendrai demain. Bonne nouvelle la sécurité est bonne ici et je ne devrai pas avoir de soucis avec ça. Venant de Rio, j ai l'impression d'être dans un autre pays : les gens sont beaucoup plus cools... Désolé pour les accents - j'ai plus d'ordi et je tape sur un clavier brésilien. A plus tard