samedi 20 septembre 2008

Les marecages...


Sur la barque "a la godille" qui m'amene vers la "soi-disant" piste... Le mec detaille le derailleur du biclou. Il n'a jamais vu ca !!

Apres l'incident du jour et un solide repas... je reprends la route ou plutot la piste qui me fera "economiser" plus de 100 kilometres... Le chemin est large et serpente tranquillement a quelques centaines de metres de la plage. Je rejoins bientot une riviere, que je traverse en barque puis le passeur me dit que la piste est en face tout droit... J'identifie ce chemin comme etant le vaste lit d'une riviere assechee - je roule 500 metres et je m'apercois que la riviere n'est pas totalement assechee - il reste de grande etendues d'eau que je ne sais pas comment traverser avec mon pied nouvellement bande... Je vois des piquets qui semblent indiquer un passage. Je passe en equilibre sans toucher l'eau les dix premieres mares puis j'arrive dans une immense plaine qui devait etre le lit riviere (100 metres de large)... je cherche un passage puis vois des traces de pas - je roule 100 m puis je m'enfonce doucement pour finalement planter le velo dans 30 cm d'une boue infame. Mon beau bandage est dans la boue et j'ai le pied a vif, dans 15 cm de boue... partout je vois les petits vers blancs dont on m'a dit de me mefier car il rentre sous la peau !!! Je decharge le velo, puis reussis apres une heure a le sortir de la boue... Je suis seul, je suis "venere" - le mec de la barque vient de me dire que le chemin est praticable en velo !!!! Je retire les 20 kg de boue qui empechent les roues de tourner puis j'arrive a avancer peniblement le long des rives... je vois un chemin que j'emprunte bientot, croyant mon calvaire termine... c'est un chemin de sable mou - je passerai deux heures entieres a pousser le velo, le pied en feu pour arriver dans un etat lamentable dans le village de Patos, ou une pin-up en talons aiguilles dans le sable du chemin (ca m'etonne toujours de voir des filles absolument pimpantes dans ces zones perdues) me dit qu'ici il n'y a rien, pas de pousada, pas de restaurant et pas d'endroit ou dormir... Heureusement les gens m'accueillent comme le messie, m'offrant de l'eau pour me laver (je suis immonde). Un mec me nettoie totalement mon velo, sans que je lui demande quoi que ce soit... Mais c'est un autre probleme qui m'inquiete, c'est mon pied qu'il faut absolument que je nettoie et que je desinfecte. Devant une dizaine d'enfants circonspects je nettoie mon pied et retire les lambeaux de pansements boueux... en dessous c'est tres irrite et apres un lavage a l'eau complet, je verse de l'alcool sur les plaies en serrant les dents devant les gosses un peu effrayes - je leur demande si ici on dit "aille" ou "ouille" quand on a mal et c'est finalement un grand "Aille, aille, aille" que je lance et tout le monde rigole (moi un peu moins mais je fais bonne figure). Bientot, j'ai tout le village autour de moi... un mec bourre me demande de l'argent et je me mets tres en colere - avec l'approbation des villageois indignes. Pour l'heur, c'est la nuit et il faut que je trouve un moyen de rejoindre la ville la plus proche... Je paye finalement un mec avec un vieux camion qui accepte de me conduire a Itarema (35 km de pistes), d'ou je vous ecris ces lignes... Je vais un peu reduire la cadence ces jours prochains et surtout assurer en ne prenant que des itineraires routiers. Ce matin, mon pied va assez bien et je vais de ce pas faire faire un nouveau pansement au poste de sante. Pas d'inquietude je surveille l'evolution... A bientot.