mercredi 26 novembre 2008

Ça roule...

Je ne me souviens pas, depuis le début de ce périple, m'être représenté en pied sur mon vélo, ... Alors voilà c'est chose faite, une image positive pour clore ce blog et dire à tous que je suis rentré en France sans encombre, heureux de revoir ma famille et les amis mais le cœur un peu serré car quelque chose me dit que ma vie est là-bas. Je me suis fait la promesse de revenir dans le Nord du Brésil... La Transamazonienne me fait déjà rêver : quelques milliers de kilomètres de pistes inachevées dans la forêt où l'on me dit que la vie est nulle part et partout, un de ces endroits du bout du monde que j'affectionne particulièrement ;-)
Ultime détail : cette photo est "accidentelle", prise par un gamin, rencontré sur la piste. Avec son vélo déglingué, il souhaitait faire "la course" : il a gagné puis m'a demandé une photo...

Tête à l'envers...

C'était le dernier soir à Corumba, avec mes ami(e)s d'un soir on a trainé la ville à moto... Après 12 bières, fêtant la fin du voyage, la vie semblait beaucoup plus simple et il nous a semblé logique, là-bas de l'autre côté de la terre que je porte le casque à l'endroit, dans le bon sens, comme un français du bout du monde ;-)

Diaporama "pantaneiro"


Un diaporama contrasté de 143 images qui vous donneront ma vision forcément imparfaite du Pantanal...

Bolivie...


Une fin en forme de clin d'œil à mes potes Hervé et Etienne qui ont fait, il y a peu, bien plus que de rouler quelques kilomètres sur les routes de La Republica De Bolivia. Pour moi, c'est la fin du voyage et pour eux c'était le début d'une belle aventure en montagne. Ce jour là, je vous ai un peu rejoint... avec quelques mois de retard ;-))

Descente...


J'aime bien cette image qui fait "aventure à vélo" et qui annonce la fin du Pantanal, de cette "sacrée" montée et le début de la super descente de 10 km sur cette piste rouge que j'aime tant. En route vers Corumba et la Bolivie... Yahouuu !!!

Relief...


Quand après plus de 1500 kilomètres (en bus et en vélo) dans l'immensité plane du Pantanal, j'aperçois les montagnes, je sais que la Bolivie est toute proche et que je vais devoir faire un ultime effort pour rejoindre Corumba, la ville frontière brésilienne... "E um subidao" (c'est une grosse montée) me dira le pêcheur hilare rencontré à moto - il avait raison ;-)

Maison étrange...


J'ai campé dans le village de Porto Da Manga, au pied de cette maison curieuse qui, moitié de l'année, a les pieds dans l'eau. De bois et de tôle, elle semblait vouloir tomber d'un instant à l'autre... Elle appartenait pourtant à une dame très digne qu'on ma dit très riche car possédant la moitié du village.

Le jeu des mille bornes...

582 bornes, ça doit être la distance que j'ai parcouru en une semaine dans le Pantanal sud. Le temps de faire les comptes, j'ai dû parcourir 14000 kilomètres : 4000 en bus en 90 h, 2000 en bateau en 6 jours et 5 nuits, 4000 en avion en 5 heures et quand même 4000 en vélo tout le reste du temps (plus ou moins 40 jours, le cul sur la selle, en temps cumulé)...

Lézard distrait


Si la panthère Onça joue l'arlésienne, il est un animal que je voyais tout le temps sans que je puisse jusqu'à présent le photographier, c'est ce gros lézard de 70 cm. J'étais donc assez heureux de pouvoir shooter ce beau spécimen... distrait, car il m'avait pas vu. J'ai pu le suivre tranquillement à pied sur une bonne trentaine de mètres...

Et vous trouvez encore...


...que les escargots de Bourgogne sont gros ? Le sol du Pantanal est jonché de ces grosses coquilles vides dont je ne sais rien... Vestiges de la saison des pluies précédente ou histoire plus ancienne ???

L'arlésienne


La photo n'est pas de moi (je serai peut-être plus là si je l'avais faite) mais elle a été prise a Miranda, dans la Pantanal Sud, à un endroit ou je suis passé. Voilà donc à quoi ressemble "Onça Pintada", la grosse panthère dont tout le monde a la trouille parce que, protégée, elle est en recrudescence dans tout le Brésil et que le gros chat de 100 kg, non content de s'attaquer aux alligators, cerfs et autres tapirs a bouffé l'année dernière un pêcheur qui dormait peinard dans sa barque (le mec s'en est sorti). Bref, j'ai pas vu la bête, c'est peut-être mieux pour cette année mais je vais y retourner (peut-être pas en vélo;-) pour la voir de mes propres yeux. Elle a une sœur très proche qui, toute noire, est le résultat d'une dégénérescence qui lui donne sa couleur : noire avec des taches noires, difficiles à observer !

Quand vient la nuit...

J'ai toujours évité de rouler la nuit pour des raisons évidentes de sécurité. Les routes brésiliennes sont pas adaptées aux vélos, les véhicules en tous genres ont pas toujours un éclairage en bon état et moi je me trimballe sans le moindre lumignon, excepté une lampe frontale que j'utilise en dernier recours pour éviter le pire... Bref, quand je dois, parce que la distance est plus longue que prévue (ah, les cartes brésiliennes...), rouler de nuit pour rejoindre une étape incontournable, je fais preuve d'une attention extrême pour pas me faire embarquer par un camion ou un bus un peu fou. Ce jour là, il me restait 20 kilomètres pour rejoindre Buraco Das Piranhas (Le Trou Des Piranhas) le début de la piste du Parque Pantanal Sul puis, Passo Da Lontra (Le Chemin de la Loutre), 7 kilomètres plus loin, là ou se trouvait la pousada où m'attendait un bon repas (là, j'avais les crocs !!!). 20 km, les yeux devant et derrière pour pas me faire renverser et pour pas sortir de la route... puis la surprise en arrivant au Parc ou là police environnementale m'interdit l'entrée à cause des panthères Onça : "tu rentres pas, de nuit, tout seule sur un vélo, tu fais une proie idéale pour Onça... Tu attends une bagnole et tu fais du stop avec ton biclou..." Ce qui ne tardera pas, quand un fermier, venu chercher des pièces mécaniques à l'arrêt de bus ou je me repose, accepte de m'amener sur les 7 km de pistes dans son 4x4 flambant neuf. Je monte le vélo dans la benne, je m'asseois dans un coin et le mec démarre en trombe avant de s'excuser dans un large sourire "j'avais oublié que t'étais dans la benne.." Ce soir là, j'apprécierai particulièrement le repas et la pleine lune qui éclairera le lodge juste en dessous ;-)

Des cieux somptueux


Quelques minutes après avoir croisé la jolie tarentule le nez dans l'herbe, il suffisait de lever les yeux vers le ciel pour se prendre en pleine tronche une avalanche de couleurs et de formes dans un ciel parfaitement somptueux...

Tarentule du soir...


Dans la liste des bestioles délicieuses que tu peux croiser à tous moments dans ces zones préservées figure en bonne place les araignées, peut-être le seul insecte que je porte pas particulièrement dans mon coeur surtout quand il commence à faire la taille d'une mimine d'enfant et que ladite bestiole commence à peser un certain poids... ce que mon cerveau d'européen rejette sans que je puisse le contrôler ;-). Malgré tout, il me viendrait surtout pas à l'idée d'écraser la moindre bestiole et surtout pas cette jolie tarentule qui rebroussait chemin après avoir tenté de traverser la route à la tombée du jour....

Boiada graciosa


Le Pantanal est une terre d'élevage et malgré les 500 kilomètres parcourus à vélo dans cette région j'avais pas encore eu la chance de croiser une "boiada", c'est à dire la grande transhumance de centaines de têtes de bétail entourées de "vaqueiros", les cowboys brésiliens. La longue ligne droite parfaitement morne qui longe le sud Pantanal m'a donné cette chance. Je dois dire que j'étais pas franchement fier au moment de traverser ce troupeau de zébus sur mon frêle vélo. Il faudra toute l'habilité d'un cowboy classieux - n'est-ce pas ? - pour écarter de mon chemin ces grosses bêtes parfaitement insensibles à ma présence. Ce grand troupeau parcourera plus de 50 km sur cette route, unique lien avec la Bolivie toute proche. Je vous dis pas le bordel avec les camions ;-)

C'est clair...


Encore un site digne d'intérêt à quelques encablures de Bonito, c'est le Rio Da Prata. Prenez une rivière en pleine forêt, mettez-y une quantité extraordinaire de poissons très variés (pacus, daurades et pirapitungas) dans une eau transparente puis trempez-y un Bob avec quelques potes sur 3 kilomètres d'une douce descente avec palmes, combin' et tuba et vous avez une excellente journée malgré le temps maussade... Un moment de pure magie avec la sensation délicieuse de flotter dans un aquarium d'eau douce, entourée de poissons qui te remarquent à peine ;-)

Famille d'un jour...


Combien de fois des gens, des familles m'ont arrêté au bord de la route pour me parler ou me prendre en photo pour le seul plaisir de la rencontre ? Cette joyeuse famille m'arrête après deux heures de pluie intense... je suis entièrement trempé et il trouve ça absolument extraordinaire (c'est pourtant que de l'eau;-) et quand je leur annonce que je suis français, ici depuis plusieurs mois, l'ado au premier plan lance un "yeEEssss" assez étonnant au Brésil en trépignant de joie sur place. J'ai eu le droit à une dizaine de photos avec toute la famille, dans tous les sens possibles : assez réjouissant et rafraichissant !
*Je les rencontrerai quelques jours plus tard à plusieurs centaines de kilomètres de là !!!

P'tit bar...


Quand tu roules depuis des heures sous un soleil de plomb et que tu tombes sur un "barzinho" comme celui-là au milieu de nulle part, tu retrouves immédiatement le sourire et un brin d'énergie pour pédaler jusqu'au prochain ;-)

La Grotte de la Lagune Bleue


Dans les sites uniques à proximité de Bonito on trouve la Gruta da Lago Azul qui offre à nos yeux ébahis une lagune d'un bleu Klein parfaitement extraordinaire (je vous assure l'image est pas retouchée). Cette lagune doit bien faire 50 mètres de long...

Surprise...


Vivre dans la nature révèle parfois des surprises au lever... Celle-ci est de taille et se ballade dans mon lavabo au matin. Araignée du matin... chagrin ?

Buraco das Araras


Autour de Bonito on trouve des dizaines de sites naturels d'un intérêt exceptionnel. Le Buraco Das Araras en fait partie. Dans ce "Trou des (perroquets) Araras" d'un diamètre de 500 mètres et d'une profondeur de 100 mètres (notez les "petites gens" tout au fond de la photo) on trouve un grand nombre de couple de perroquets, qui nous dit-on "sont fidèles l'un à l'autre, tout au long de leur longue vie (70 ans)" - Ce qui fait rire les brésiliens qui ajoutent que "ce sont bien les seuls dans tout le Brésil" ;-)

Une sauterelle... pas en forme !


Dans la série des insectes de belle taille, je pouvais pas laisser passer la sauterelle que j'ai pris dans la tête après qu'une voiture l'ait tapée en sens inverse... je voudrais pas voir un nuage de ces gracieuses demoiselles !

Entre Anastacio et Bonito


Sur la piste d'Anastacio à Bonito, entre le Rio Bacuri et Mimoso, il existe un hameau composé de quelques maisons que les meilleurs cartes ne mentionnent même pas. C'est dans ce lieu perdu que je découvre cette "mercearia" tenu par ce cow-boy jovial... assez étonné de me voir arrivé en vélo !

Anastacio, c'est vraiment Bonito...

Anastacio et Aquiduana sont reliées par un joli pont métallique qui enjambe le Rio Taquaraçu. Les deux villes siamoises marquent la pointe sud-ouest du Pantanal mais ne représentent pour moi qu'une étape "agréable" sur la route du Pantanal sud. Deux villes moyennes, bien tranquilles, qui fleurent bon le Brésil profond, où des cowboys crasseux au volant de pick-ups américains ruinés viennent acheter des sacs de grains dans des drugstores n'ayant rien à envier à leurs cousins nord-américains... A la nuit tombée, des milliers d'insectes - des éphémères - envahissent la ville en nuées tourbillonnantes inoffensives et très photogéniques que je m'amuse à traverser en fermant soigneusement la bouche ;-)

Gros et con...


J'adore les insectes mais je peux pas m'empêcher de sourire quand je trouve plusieurs scarabées rhinocéros, sur le dos, pédalant dans la semoule, parce qu'il sont incapables d'aborder un obstacle sans se retourner... Au moment du départ, ce matin, j'ai donc dû remettre sur pattes une bonne dizaine de ces "gros pépères" qui affolés par la pluie matinale tentaient de prendre de la hauteur en escaladant des monticules...ridicules !

De Campo Grande à Anastacio


Un cycliste à la tombée du jour, c'et bon pour le moral...
Campo Grande n'ayant qu'un intérêt limité à mes yeux, je n'y suis resté qu'une journée, le temps de me reposer et de visiter la ville (dans le même temps, il faut digérer les 1000 kilomètres de bus sur une route défoncée - c'est étonnant mais depuis le début de ce voyage, les trajets en bus me fatiguent plus que 100 ou 150 km de vélo par jour). Après cette journée touristique, c'est donc avec un physique tout neuf que j'attaque les 140 kilomètres de route de Campo Grande à Anastacio, ma première étape "de liaison" sur route, pour rejoindre Bonito. Heureuse surprise, après 120 kilomètres de route, le moral un peu dans les chaussettes (la route monte puis descend sans cesse) je rencontre un groupe de cyclistes - les premiers depuis le début du voyage - qui m'accompagnent jusqu'à mon étape. Dynamique de groupe oblige, je retrouve "les jambes" que j'avais un peu perdu depuis 20 kilomètres pour rouler, à plus de 30 à l'heure - ça descend un peu - jusqu'à Anastacio...

Pantanal du Sud


Le marché de Campo Grande
Après mon retour un peu forcé vers Cuiaba, n'ayant pu prendre un bateau à Porto Joffre... j'ai souhaité rejoindre au plus tôt Campo Grande dans le Sud du Pantanal pour attaquer la Estrada Parque Pantanal, l'équivalent méridional de la Transpantaneira Do Norte... via Bonito et Bodoquena, haut lieu de l'éco-tourisme brésilien - encore quelques centaines de kilomètres avant de terminer "pour le fun" en Bolivie... Le temps me manquant pour parcourir les quelques 1000 kilomètres de Cuiaba à Campo Grande, j'ai pris un bus de nuit, pour gagner du temps et profiter de la relative fraîcheur de la nuit (36°C à 2 h du mat'). Campo Grande est une ville commerçante, sans âme qui ne trouve grâce a mes yeux que par le marché central, où, oh surprise, on trouve quantité de légumes, fruits et autres aromates. Ici les gens mangeraient donc autre chose que le sempiternel "riz, haricots noirs, viande" ;-)

mardi 18 novembre 2008

C'est ça, fait le malin...


Là je fais le malin parce que je suis assez loin des "gentils sauriens" - sur un des ponts qui enjambent les marécages - j'étais un peu moins à l'aise lors de ma nuit à Porto Joffre ;-)

jeudi 6 novembre 2008

Après la nuit...


Après ma courte nuit, je le prends "ça" comme une récompense...
Une nuit courte et mouvementée mais chaque jour qui se lève est un bonheur renouvelé... lorsque j'ouvre ma tente, vaguement inquiet à 5 heures du matin, j'assiste a un lever de soleil extraordinaire... Qui ne règle pas mon problème du jour : la saison de la pêche est terminée et les bateaux de pêche que je pensais prendre pour Corumba dans le Pantanal sud sont partis il y a deux jours. Je vais donc devoir rentrer a Cuiaba en vélo par la piste... ce que je fais sur une journée après avoir quitté Porto Joffre a 8h du matin j'arrive à Poconé a 6 heures du soir après un peu plus de 150 km de pistes. Là, un peu las, je fais du stop et je trouve en 5 mn, un "chauffeur" qui me dépose devant mon auberge favorite a Cuiaba 1 heure 30 plus tard : ouf !!!!

Le jacaré de Porto Joffre...


La photo de nuit au flash est mauvaise mais la bestiole bien réelle - en bas une rame, qui vous indique sa taille, un bon mètre cinquante selon moi - son pote est déjà loin !
C'est une surprise, Porto Joffre n'est même pas le début d'une ville mais rien d'autre qu'un hôtel luxueux, quelques maisons de pécheurs et un camping... très symbolique car rien n'indique le début ou la fin et qu'il est ouvert aux quatre vents... Pas le choix, ce soir je campe, rassuré par le propriétaire des lieux sur la présence ou non d'animaux. La nuit tombe mais la chaleur et l'humidité restent... Je ne me souviens pas avoir eu aussi chaud de toute ma vie pendant la nuit !!! Je tente de dormir me levant toute les demi-heures pour prendre une douche froide. Je finis par m'endormir, exténué. Je suis réveille peu de temps après par un grognement sourd a un mètre de ma tente. Inquiet, je jette un oeil a l'extérieur de la toile pour découvrir deux alligators, d'un bon mètre cinquante qui roupillent a un mètre de ma frêle toile de tente... La lumière de ma lampe les effraient et ils se jettent a l'eau aussitôt - La trouille de ma vie !!! Ce qui fera bien rigoler le proprio du "camping" qui vit la depuis toujours et qui me dit que selon lui, je suis le premier cycliste "autonome" (avec tout le matériel de camping) a venir jusqu'ici - a vérifier mais si c'est vrai, c'est marrant...

Ida e volta, bis.


Apres mon aller-retour frustrant vers la Chapada, il me restait a parcourir les 150 kilometres de la fameuse Transpantaneira. Premiere surprise, la piste commence a 100 km de la ville et non pas a 20 comme on me la dit... Des le lendemain, je rejoins donc Pocone, point de depart reel de la Transpantaneira (quand il parle de Cuiaba : Portail du Pantanal - c'est un euphemisme, puisque tu dois encore faire 100 bornes pour arriver dans ce fameux Pantanal). Je m'accorde une nuit de repos dans un petit hotel pas cher avant de prendre la piste. Le lendemain, de bonne heure et de bonne humeur j'attaque la piste par 25 kilometres de "toles ondulees", une piste defoncee qui m'interdit de depasser les 15 km/h ; ca promet pour la suite... Plus loin la piste s'adoucit et je commence a voir les premiers animaux : buffles d'eau, alligators, caimans, oiseaux par milliers, fourmilier, tamanoir, raton-laveur et de curieuses loutres geantes (1,5 m) qui m'observent en emettant un claquement de langue impressionnant de puissance... Je decouvre, etonne, que les alligators aboient et grognent comme de tres gros chiens. Dans cette nature intacte, seul, je suis aux anges. Je rejoins Pixaim, ma premiere etape apres 77 km de pistes. Surprise, ca n'est pas une ville ni meme un village : seuls deux hotels sont installes la... et c'est tres tres chers sans possibilite de camper. Les alligators, sur le bord de la riviere me decouragent de le faire "a la sauvage". Je paie donc cher une chambre, un repas et un petit dejeuner qui seront finalement excellents car je sympathise avec les proprietaires qui m'invitent a une soiree privee organisee sur le lieu. Beaucoup de biere et un bon mal de crane au moment de prendre la piste le lendemain matin ;-) 85 km et quelques centaines d'animaux plus loin (extraordinaire !) je rejoins la fin de piste a Porto Joffre...

Chapada pas la...


Mon voyage dans le Pantanal Norte ou Matogrossense (c'est pas une insulte, c'est son nom ;-) aura ete place sous le signe des allers et retours... Apres mon arrivee matinale a Cuiaba puis ma journee de visite urbaine, je suis parti, comme prevu, rejoindre les contreforts pentus de la Chapada Dos Guimaraes... Plus ou moins 100 km de montees et descentes pour rejoindre la ville de Chapada Dos Guimaraes ou j'apprends un peu meduse que le Parc naturel est ferme apres la chute mortelle d'une randonneuse depuis le haut de la cascade principale... Bref, la Defense Civile interdit la visite a tout le monde et je me retrouve apres une journee un peu ereintante dans un endroit que je ne pourrais pas visiter... Certes le voyage "aller" a ete interessant car le site est grandiose et les les chutes d'eau nombreuses - mais je sais que les plus hautes donc les plus connus resteront pour moi une vue de l'esprit : frustrant !! Malgre tout, je decide de camper a proximite du site "okazou". Soiree tranquille mais interessante dans les rangs des supporters de l'equipe de foot locale qui joue ce soir la... Le lendemain, c'est toujours ferme et surprise, je suis pris dans un brouillard digne des plus beaux mois de novembre bourguignon. Le seul site qui soit ouvert est le"mirante", c'est a dire le point de vue le plus haut sur la Chapada. Vous voyez le tableau : j'ai fait 100 bornes et on me propose de monter dans la brume pour observer un paysage que je ne pourrais pas voir tant c'est brumeux !!!! Re-frustration et je decide de redescendre illico a Cuiaba - re-100 bornes dans les pattes !!! Je me rends compte lors de ce retour que hier la route montait quasiment tout le temps... une benediction, puisque je reviens beaucoup plus vite que prevu a Cuiaba ;-)

Centre géodesique...

Cuiaba n'est pas une ville d'un intérêt exceptionnel si l'on excepte les quelques rues commerçantes de la vieille ville mais elle a un intérêt géographique particulier puisqu'elle est le centre géodésique de Amérique du Sud. Un monument indique précisément ce point tout prêt de la mairie du lieu... Accessoirement, c'est aussi la ville la plus chaude du Brésil et je retrouverai là aussi des 40-45 degrés assez régulièrement... mais j'y suis maintenant accoutumé (aie, aie, aie le retour en France, en plein hiver !!!)

Tatou "vu"


Un tatou c'est con - caché sous une touffe d'herbes ça se croit invisible...

Les chouettes diurnes habituellement très
timides sont parfaitement tranquilles ici...


Le voyage vers la Chapada m'aura au moins permit d'observer a loisir une famille de tatous en goguette et d'en surprendre un autre sur le bas côté de la route... Drôle de bête que ce char d'assaut sur patte qui se fige des que l'on approche et qui se croit invisible des qu'il a la tète dans l'herbe... Un peu plus loin, j'observerai, a 5 mètres de distance, pendant un bon moment une chouette diurne, pas du tout effrayée qui me regardera elle aussi en tournant la tète quasiment a 360 degrés... Impressionnant !

Amis de la poesie, bonjour...


Poésie du matin - c'est pas du tout chagrin... c'est même plutôt bien ;-)
Dans la serie "je rencontre des gens formidables", je dois vous parler de Oswald Abreu, voisin de table lors d'un petit dejeuner a l'auberge de Cuiaba. Avocat, ecrivain mais aussi poete a ses heures. Apres une lecon de vie, notamment sur sa facon de "traiter les femmes" ( les sentiments sont pour les artistes - la "vraie" vie pour les autres). Il a decide de m'ecrire un poeme sur le champs, la a 7 h00 du matin - les lusophones, apprecieront - je traduis pour les autres...
A vida e passageira
Nao devemos lamentar
O passado devemos jogar momento
Na lixeira
Viver e renovar
O Amor que se foi
Um novo virar
Viver sempre a dois
E o prosperar
Avante, Avante, Guerreiro
Un novo sol va nascer
Ninguem deve ter desespero
Chorar e morrer
Avante guerreiro
A vida e festa
A tristeza nao gusta do sorrir
Vamos rir
Enquanto ha tempo
Viver sobre o momento

La vie est passagere
Nous ne devons pas nous plaindre (lamenter)
Nous devons oublier (jeter) le passe a la poubelle sur le champs
Vivre est recommencer
Un amour s'en va
Un autre arrive
Vivre toujours a deux
c'est prosperer
Avance, avance, soldat (guerrier)
Un nouveau soleil va naitre
Personne ne doit te desespere
Pleurer est mourir
Avance, Soldat
La vie est une fete
La tristesse n'aime pas sourir
Alors rions
A mesure que le temps passe
Vivons seulement l'instant

Oswald ABREU - Cuiaba - 29/10/08

... juste avant de partir dans un eclat de rire bien sonore !