dimanche 12 octobre 2008

Rencontre improbable...

Quand c'est pas le bordel (on dit aussi "bordel" ici) dans ma tete, je passe mon temps a discuter avec des gens dans la rue ou dans les lieux publics... derniere rencontre en date : je traine dans le quartier du vieux port de Belem, je fais des photos des bateaux decores, c'est la fin de journee et un mec comme moi : blond (blondin, dirait Jean-Luc), bronze, un peu freluquet, avec des lunettes de soleil passe pas inapercu dans ce quartier populeux de la ville. Ici, tu croises pas de dentelieres ou de danseurs etoiles, les nanas sont mastocs et les mecs ont la finesse des buffles d'eau que l'on voit partout dans la region... Depuis mon arrivee dans le Para, j'ai pris l'habitude de me faire siffler par les nanas (veridique !!) mais il parait que dans le Para c'est normal (jeu de mot facile : j'adore). Cette fois-ci c'est un mec bien massif, la gueule en coin qui me lance un "toi t'es italien et t'es gay" Je lui reponds du tac au tac que je suis pas italien et que j'aime les filles plus que lui - ce qui le surprend et il se radoucit aussitot. Je suis pas franchement rassure, j'ai un appareil photo, du flouze et je suis isole mais je feins la decontraction. Il me rassure et le voila qui se met a me parler de sa vie de docker dans le port depuis 20 ans et de son desir de changer de vie, de quitter cette ville, ce metier pour emmener sa famille loin d'ici. Il me dit qu'il a pas le niveau d'etude suffisant mais que moi j'ai l'air de savoir ce qu'il faut faire. Il veut que le conseille, que je l'aide (il veut pas d'argent - il veut des idees) Il me dit regretter sa pauvre vie et de n'avoir que des copains de beuverie - en 20 minutes, ce mec de 130 kg me retournent les tripes avec l'histoire de sa vie qu'il raconte avec une grande sensibilite et une parfaite conscience de sa condition. Je le quitte apres une biere, tout confus de ma condition d'europeen nanti et bien portant. Y'a des gens etonnants partout !!!